Championnats de France de F3J

Aérodrome d’Issoudun-Fay ….

Championnat de France de planeurs thermiques de durée (F3J)

Les 7 et 8 septembre 2013

Organisation :  Air Modèle Issoudun

Reportage de Luc BOQUET ….

La barre a été mise très haut

« La barre a été mise très haut par l’Aéroclub Air Modèle Issoudun lors de l’organisation de ce championnat de France : des infrastructures utilisées habituellement pour des championnats internationaux, une organisation longuement préparée, une équipe nombreuse et compétente, une météo peu habituelle. Tout donc était réuni pour réussir un championnat mémorable en plein centre de la France. Alors, voyons cela plus en détail…

L’Air Modèle Issoudun est présidé par Rémy Fruchard. Avec ses 47 licenciés, il est le premier club aéromodéliste du département de l’Indre. Il a déjà formé 168 jeunes et moins jeunes. Il affirme sa vocation sportive par l’organisation et la participation à des compétitions.

L’équipe de Michel Delanoue, le directeur de ce championnat, est sur place dés le jeudi après-midi pour mettre en place les installations. Michel, qui est par ailleurs président du CDAM 36, anime au sein du club la « Berry Gliding Team », une sympathique équipe qui pratique le planeur de durée et le vol de pente. Cette équipe fréquente les concours F3J, et en retour organise des concours. D’abord à la Châtre sous la houlette du CDAM 36, puis les concours prenant de l’ampleur, sur le terrain d’Issoudun, d’abord pour un concours régional, puis un concours de sélection au championnat d’Europe l’an dernier, et enfin le championnat de France cette année. L’équipe prend non seulement de l’expérience dans l’organisation de ces événements, mais elle est de plus en plus motivée. Pas moins de 28 personnes sur les 47 licenciés du club vont travailler à la réussite de ce championnat.

Le site de vol, l’aérodrome d’Issoudun-Le Fay, est remarquable à tous points de vue. Il est un des hauts lieux du vol à voile en France. Plusieurs championnats d’Europe et du monde y ont été organisés. Le terrain est immense et bien plat, il n’y a aucune restriction de vol, la pelouse est tondue au millimètre. Les installations, qui comprennent un terrain de camping, des caravanes, des chambres, douches, cuisine, grande salle pour les briefings et les banquets ont été mises à notre disposition. Le terrain a été fermé au trafic grandeur pour l’occasion afin de nous faire profiter de tout l’espace aérien.

Les concurrents arrivent à partir du vendredi midi dans cette région du Centre toujours prête à accueillir avec plaisir les championnats de France. L’après-midi est consacrée à l’installation, préparation du matériel, organisation des équipes et surtout à l’entrainement. Si le treuillage s’effectue dans les concours régionaux et de sélection à l’aide de treuils électriques, c’est le treuillage à la course qui est employé dans les championnats de France. Pour chaque planeur, un fil de 150 mètres est accroché à un piquet. 2 treuilleurs courent en tirant le fil à l’aide d’une poulie. Les montées sont franches et se terminent par un zoom comme avec un treuil électrique. Les concurrents sont répartis selon leurs affinités en 6 équipes, chacun jouant successivement les rôles de pilote, aide et treuilleur. Les planeurs volent par groupe de 6 et doivent effectuer un vol de 10 minutes et atterrir sur une cible.

Le briefing est réalisé le samedi matin à 9h00 précises. La compétition est gérée par Serge Riet, chef de piste, qui fera un sans faute tout au long de ce week-end. Chaque équipe dispose d’un couloir de 20 mètres, suffisamment large pour mettre les planeurs en altitude. Grâce au système d’annonce enregistré sur MP3, les vols vont s’enchainer bon train toute la matinée dans des conditions météo assez peu courantes : pas un souffle de vent. Ce sont donc les planeurs les plus légers qui sont de sortie. Chaque planeur en vol est chronométré par 2 juges. Les vols reprennent après le déjeuner toujours dans les mêmes conditions mais les vols doivent être arrêtés vers 15h30 à cause de la pluie et ils ne pourront être repris que le lendemain matin.

Traditionnellement, le samedi soir réunit concurrents et organisateurs pour un moment de convivialité. Le club a encore là très bien fait les choses en recourant aux services d’un traiteur qui avait investi la cuisine dés l’après-midi. L’ambiance tout au long de la soirée était assurée par un orchestre d’enfer, qui avait un répertoire formidable de tubes des années 60-70-80. Quelle ambiance, il fallait absolument être là, on en redemande !

Retour sur le terrain le dimanche matin pour un début des vols à 8h30 précises. Le vent est toujours aussi faible. Pas un bruit, si ce n’est le sifflement des fils lors des treuillages. Les vols s’enchainent sans temps mort comme la veille mais impossible de rattraper tout le retard pris : on ne fera que 7 manches au lieu des 8 prévues, ce qui ne va pas permettre de retirer du total la plus mauvaise manche. La régularité sera donc récompensée.

La fin du championnat approche : une finale en 3 manches réunit les 6 premiers des éliminatoires. Quel spectacle ! Les 6 planeurs partent au coup de klaxon qui annonce le début du temps de travail, trouvent les ascendances qui leur permettent de tenir 15 minutes et reviennent pour se poser au même moment le nez sur les cibles. Le chef pilote des planeurs grandeurs apprécie en connaisseur les capacités de nos machines et la dextérité de nos pilotes.

Loïc Debisschop remporte ce 16^ème championnat de France devant Lionel Fournier. Patrick Médard, mieux connu comme compétiteur F3B remporte la 3^ème place dans cette catégorie qu’il aborde. Gérard Violon accède à la 4^ème place, un joli résultat, une première participation en finale et une année historique pour le champion de France FF2000 en titre, qui a à son actif 35 ans de compétition. Suivent 2 jeunes qui montent, Guillaume Porcar qui marche dans les traces de son père et le belge Daan Purbrick qui habite les Bouches du Rhône. Les planeurs F3J sont de merveilleuses machines, performantes, robustes, à la fois stables et maniables. Elles ont un domaine d’utilisation très large et sont très souvent utilisées en loisir. Elles sont capables de très nombreuses heures de vol et sont un excellent investissement pour une utilisation sur de nombreuses saisons. Les 4 premiers utilisent des planeurs X’plorer (Nan Models) et les 2 suivants des Supra (Vladimir) importés en France par la maison Airtech qui a offert au champion de France un baptême en planeur motorisé. Compte tenu des progrès dans la construction des modèles, il est maintenant possible de faire l’acquisition de versions très légères. Ces versions SL ou SSL (super light ou super super light) ont toutefois une plage d’utilisation plus réduite car elles ne peuvent parcourir beaucoup de chemin que par temps calme.

L’organisation sportive a été parfaite et les concurrents ont fait preuve d’un fair-play remarquable, aucune réclamation n’a donc été déposée. Jacques Blanchard, président du CRAM Centre, et Rémy Fruchard, président du Air Modèle Issoudun et tous deux membres du jury auront donc pu également vivre un week-end de compétition très plaisant.

Les commentaires des concurrents ne laissent aucun doute sur la réussite de ce championnat : « nous avons été reçus comme des princes », « plus qu’un championnat, c’était la fête du planeur », « c’est un club dont on aimerait faire partie », « les 28 bénévoles peuvent être fiers de leur prestation », « un championnat juste exceptionnel ». La barre a été mise très haut, et il fallait bien le Club de Sermange et le CDAM du Jura, organisateurs d’un championnat du monde F3J en 2010, pour oser relever le défi en 2014. »